Le terme « entrée de ville » amène souvent à l’esprit des images peu attrayantes : des zones commerciales ou d’entreprises, des panneaux d’affichages, du béton, des ronds-points surchargés, voire des friches commerciales et des bâtiments abandonnés. Depuis quelques années maintenant, un chantier immense se met en route : redonner du sens aux entrées de ville.
Ces espaces représentent un véritable enjeu pour l’évolution qualitative de nos villes et villages pour penser la ville dans sa globalité : liens centre-périphéries, commerces, déplacements, cadre de vie. Les collectivités locales, souvent les intercommunalités en charge du développement économique, s’engagent désormais dans le renouvellement urbain pour les entrées de ville par la mise en place de politiques actives.
un peu d’histoire
Pendant des millénaires, les entrées de ville étaient facile à délimiter. On parlait à ce moment là d’un objet physiques : les portes de la ville. En général elles faisaient partie intégrante des remparts qui entouraient et protégeaient la cité. Elles pouvaient être en forme de pont, d’ arc de triomphe ou bien une simple percée dans les remparts. Les entrées de ville étaient avant tout des outils de contrôler pour toute personne souhaitant accéder à la ville. Par conséquent, elles constituaient un espace de vie transitoire en tant que pôle économique, de sécurité et d’identité forte.
De nos jours, le terme « entrée de ville » regroupe différentes réalités. L’ouverture des villes suite à la chute des remparts ainsi que l’entrée du chemin de fer à l’intérieur des cités au début du XIXème siècle a transformé cet objet ponctuel en véritable espace de transition. La démocratisation de la voiture, l’étalement urbain et la croissance des zones commerciales et des zones d’activités en entrée de ville renforce cette idée de décentralisation.
L’industrie modifie également la hiérarchisation des villes. Certaines villes grossissent tellement rapidement qu’elles perdent leur identité médiévale. Elles semblent être des villes sans passé, des villes nouvelles.
Par la suite, l’aire industrielle transforme profondément les villes. Leur croissance rapide leur font perdre leur identité de cité médivale pour devenir des villes nouvelles, en efffaçant progressivement leur histoire.
une centralité déportée en périphérie
La politique d’aménagement des années 50 réduira drastiquement la frontière entre l’urbain et le rural. En effet, l’exode drainera dans les villes de nombreux nouveaux urbains qui seront logés en périphérie dans des programmes massifs de logements collectifs.
Même si dans les années 1980 les aménageurs ont débuté une réflexion sur l’avenir des entrées de ville, on ne peut que noter qu’en ce début de XXIe siècle l’étalement urbain ne s’est pas arrêté et les espaces d’accès aux centres villes se sont progressivement dilués sous les lotissements, zones commerciales et autres aménagemenents tels que les stades ou les aéroports.
donner un nouvel air aux entrées de villes
Face à ce constat il est important que le renouvellement urbain devienne l’un des enjeux majeurs des décennies à venir. Les collectivités territoriales doivent redonner du sens aux entrées de ville.
Donnons du souffle, de la vie et redynamisons nos villages, nos petites et moyennes villes. Stoppons l’étalement urbain des grandes métropoles et l’émergence des parcs commerciaux de plus en plus grand ; aménageons des cadres de vies apaisés où chacun retrouve sa place. Une circulation plus douce dès l’entrée, des espaces de vie et de détente, des voies de circulation douce pour créer une dynamique vers le cœur de ville et les commerces de proximité.
Donnons de la verticalité en y ramenant de la végétation.