Dans une société inclusive, chacun doit pouvoir avoir accès à tout, tout le temps ! C’est pourquoi le handicap doit être un moteur de l’aménagement urbain.
La personne handicapée n’est pourtant pas toujours celle que l’on imagine ! On se représente souvent cette personne en fauteuil roulant ou avec une canne. Mais aujourd’hui, le « handicapé » peut tout autant être la femme en fauteuil, l’homme malvoyant, l’enfant sourd, la personne de langue étrangère ou la maman avec sa poussette.
En effet, il faut entendre l’accessibilité comme la possibilité d’être égaux face à l’accès à la citoyenneté. Et la ville se doit d’être accessible à tous et de permettre à chacun quel que soit sa situation sociale ou physique de pouvoir être un citoyen à part entière. Chaque usager doit pouvoir vivre pleinement son expérience de la ville.
Qu’est-ce que le handicap dans l’espace urbain ?
Dans l’inconscient collectif, le handicap est souvent perçu dans une dimension « motrice » avec l’usage notamment d’un fauteuil roulant. Cependant, depuis la loi n°2005-102 du 11 février 2005, le législateur a souhaité élargir la prise en compte du handicap à toute diminution de capacité : handicaps moteurs, visuels, auditifs, cognitifs et mentaux, ainsi que les personnes vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées. A cela s’est également ajouté la dimension « sociale » : le handicap lié à des difficultés financières ou relationnelles, les étrangers ne parlant pas la langue et ayant du mal à comprendre les informations et la signalisation et les handicaps de situation (personne avec bagages encombrants, parents avec poussette…). Autant d’incapacités à vivre complètement et aisément sa citoyenneté au sein de l’espace collectif.
L’accessibilité : enjeu primordial face à une population vieillissante
La voirie et les espaces publics sont le bien commun de tout citoyen. Leur accessibilité est une problématique publique majeure à l’agenda des différents gouvernements depuis près de 40 ans. Désormais tous les acteurs de l’aménagement urbain (collectivités locales, entreprises recevant du public, promoteurs, constructeurs, etc.) s’emparent de cet enjeu devenu indispensable dans nos sociétés.
D’autant plus que d’ici 2050 le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans aura doublé ! Le vieillissement de la population renforce donc cette nécessité d’améliorer le confort d’usage de la ville.
Les prescriptions techniques pour faciliter l’accessibilité
Les prescriptions techniques destinées à faciliter l’accessibilité sont définies à l’article 1er de l’arrêté du 15 janvier 2007 portant application du décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics.
Pentes, traversées pour piétons, équipements et mobiliers sur cheminement, stationnement réservé, signalétique et systèmes d’information (hors signalisation routière), emplacements d’arrêt de véhicule de transport collectif… et bien d’autres éléments d’aménagement sont régis par cet arrêté obligeant les aménageurs au plus grand respect de ces règles.
En cas d’impossibilité technique de satisfaire aux prescriptions imposées par le décret, l’autorité gestionnaire de la voie ou de l’espace public concerné peut solliciter l’avis de la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité afin de demander une dérogation à une ou plusieurs règles d’accessibilité selon des conditions strictes.
Si l’avenir de nos sociétés est dans l’inclusion et l’accessibilité de tous à tout, c’est le devoir des porteurs de projets urbains de mettre au centre de chacun de leurs aménagements les conditions nécessaires pour que chaque citoyen puisse profiter sans encombre de l’espace public.